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2.11.2023 – L’interview

Joseph Java l’interview

Questions de poésie générale de Lucie Gougat et Jean-Louis Baille

Conventionnée par le Ministère de la Culture et la Région Nouvelle Aquitaine

Éditions Image Latente

photos et graphisme : Ernesto Timor

Mise en scène Lucie Gougat

Avec Jean-Louis Baille (Joseph Java) et Paul Eguisier (Georges Barbas)

Lucie Gougat et Jean-Louis Baille

Lucie Gougat rencontre Jean-Louis Baille à l’école Internationale de théâtre Jacques Lecoq. A leur sortie en 1994, c’est le désir de créer leurs propres spectacles qui les pousse à fonder la Compagnie des Indiscrets. Ils vont très vite expérimenter une forme personnelle d’écriture à « quatre mains » faite de rebonds échos et ricochets, qui cherche à donner la sensation que le texte s’improvise dans le présent de la représentation. D’abord tournés vers le burlesque, le clown et un théâtre plutôt visuel, ils se sont progressivement orientés vers un univers de plus en plus textuel et contemporain. Joseph Java l’interview réalise une synthèse entre ces deux approches.

Deux fauteuils, une table, une caméra et quelques livres… Tout est prêt pour que l’interview commence, là, maintenant, en direct, devant le public. Une interview sur la place de la poésie aujourd’hui, avec un interviewer, Georges Barbas et un interviewé, Joseph Java, clown de son état. Et ça commence : « Joseph Java, pour vous, la poésie c’est quoi ? ».
Quand on décide d’interviewer un clown, ben… on prend des risques… Parce que le clown, lui, forcément, même s’il prend la chose très au sérieux, il répond depuis ce qu’il est, depuis sa singularité, sa sensibilité et sa fantaisie, depuis l’espèce de bulle blanche qu’il a dans sa tête. Et le risque, c’est que ça détonne, que ça dévie et que ça dérape…
Exercice périlleux donc pour Georges Barbas à qui il faudra une grande capacité d’improvisation et de bienveillance pour mener sa barque et suivre le fil tendu de son interview. On le suit pas à pas, pendant ces 50 minutes partageant avec lui en direct sa surprise, ses sourires ou son rire, face aux réponses imprévisibles et décalées de Joseph Java.
Dans cette rencontre insolite et sensible entre deux mondes, où le dialogue se prend les pieds dans le tapis des mots, du sens et du sensible, se tisse avec humour, la toile d’un improbable et chaotique voyage à dos de poésie.

La presse en parle

La poésie aux petits rognons. L’entrevue, forme désormais très en vogue sur les scènes, offre donc bien le prétexte à la rencontre improbable entre un vidéaste qui enquête sur la poésie et un clown qui vit en poésie. (…) Une bonne part du charme de la proposition tient à cet étonnement qu’incarnent à merveille les interprètes. Jean-Louis Baille compose un clown lunaire et enfantin. Adoptant un jeu naturel, Paul Éguisier est comme le relais du spectateur : tour à tour amusé, éberlué et/ ou attendri. (…) Mais le spectacle tient aussi son intérêt de son écriture. Pour évoquer sans avoir l’air d’y toucher des questions qui se trouvent d’ordinaire dans des essais littéraires, il emploie les chemins buissonniers de la fantaisie verbale. On songe parfois à un Beckett, mais épicurien et tendre, ouvert au chant des mots et du monde.
Laura Plas, Sélection Formes Insolites, Les Trois Coups, juillet 2022.

Faire rimer le nez à nez. Joseph Java s’arrête à la racine des choses en dialoguant simplement avec elles, sans chercher à dialectiser leurs branches : adulte redevenu bambin, « le clown, c’est l’enfance retrouvée à volonté » a presque dit Baudelaire. (…) On ne perd pas une miette de la tarte aux pommes qui se cuisine au plateau, et c’est le ventre plein et le nez s’il vous plaît peint en rouge qu’on sort de cet endroit pour vite vite vite se remettre à l’envers les pieds dans le plat.
Célia Jaillet, Le bruit du off, juillet 2022.

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